Ma cure de jeûne après le diagnostique du cancer

J'ai fait la cure de jeûne 8 fois en 2019.

 

La cause :

Depuis que j'ai reçu le diagnostic d’un cancer agressif et incurable avec métastases et que j'ai dû me décider pour une chimiothérapie, je voulais me préparer de manière optimale.

J'avais regardé les études des chercheurs Dr. Andreas Michalsen et son équipe de la Charité à Berlin, qui prônent le jeûne pour soulager les maladies chroniques ainsi que le cancer. Cela m'a encouragé à faire de cette expérience personnellement, parce que les résultats des gens qui racontaient leur histoire étaient impressionnants.

 

La cible :

Je voulais donner à mon corps la possibilité de se débarrasser des cellules malades ou mortes et de déchoir le pouvoir du cancer, parce que ces chercheurs ont prouvé que les cellules cancéreuses ne peuvent obtenir leur énergie que par l'alimentation. Les cellules saines, par contre, peuvent vivre un certain temps sans nourriture. Et après 3 jours, tous les organes reçoivent assez d'énergie en transformant les cellules graisseuses en corps cétonique. Cela m'a tellement fasciné, ce grand processus de recyclage dans notre corps, que je voulais absolument soutenir ce processus pour rétablir mon équilibre physique. De plus, en inhibant le métabolisme énergétique, les cellules cancéreuses deviendraient beaucoup plus réceptives à la chimiothérapie.

 

La préparation de la cure de jeûne :

Je me suis préparée 1 semaine pour la cure de jeûne. Je n'ai mangé que des aliments crus et je me suis fait tous les jours un lavement pour vider mes intestins de façon optimale. J'ai fait mon lavement la plupard du temps le soir. Il m’arrivait aussi selon les circonstances de le faire le matin. Cependant, je n'ai pas fait de lavement systématiquement toutes une semaine pour chaque cure. J’ ai fait un peu différemment chaque fois, mais en moyenne j'ai fait un lavement 2-3 jours avant de commencer le jeûne. J’ai écouté mon corps plutôt que m’astreindre de façon stricte.

 

La cure de jeûne :

J ai fait ma 1ière cure de jeûne pendant 20 jours. Les 3 premiers jours, je faisais un lavement tous les soirs. Plus l'intestin est propre, moins on a faim pendant les 3 premiers jours, car par expérience j’ai remarqué que les 3 premiers jours sont parfois les plus difficiles. Cependant, j'ai remarqué que mon corps ne réagissait pas toujours de la même façon. Parfois, je ressentais une petite faim et parfois non. Je commençais toujours le matin par un verre d'eau tiède et une tasse d'eau chaude avec du gingembre frais et un citron. J'ai ensuite bu des jus, principalement des jus de légumes dès le matin jusqu'à 16h environ. Je ne buvais pas plus d’ 1 ½ ltr. Durant la journée je buvais aussi de l'eau avec des compléments alimentaires approprié pour soutenir ma désintoxication. Vers 13h, je buvais une tasse de bouillon d'os à moelle, dont j’avais fait la préparation de plusieurs litres avant le début de mon jeûne. Ce boullion m’a apporté un grand bien-être. Puis vers 17h, j'attendais avec impatience mon café gras, c’est à dire un café contenant de l’huile MCT issu de la noix de coco et beurre. C'était le point culminant de la journée. Vers 20h, je savourais de nouveau du bouillon. Si plutard je ressentais encore le besoin de prendre quelque chose, je me faisais une tisane pour le foie ou autre. Je n'avais vraiment pas faim. Parfois, je sentais mon estomac bouger, lorsque je cuisinais pour mon mari et que je lui tenais compagnie pendant son repas. J'ai appris à distinguer la vraie faim du désir de manger. Souvent, j’ai observé que le désir de manger, était uniquement mental. J'ai réalisé que si c'était vraiment une petite faim que je ressentais, c’est que je n'avais pas assez bu. Alors je buvais un verre d'eau chaude et je me sentais tout de suite mieux.

 

Spécialement avant chaque chimiothérapie, qui avait lieu toutes les 3 semaines, j’ai fait  4 jours de jeûne avant et 1 jour après la chimio. C'était épuisant, mais je savais que je faisais quelque chose de bien pour mon corps, afin qu'il puisse développer la force optimale pour combattre les cellules cancéreuses. J'ai fait des lavements comme précité en veillant à faire un lavement le même jour que la chimio pour que le passage soit libré d'autant de toxines que possible en les aidant à quitter mon corps. 

Les médecins qui préconisent le jeûne pendant la chimiothérapie disent que le traitement est ainsi mieux toléré. Je n'ai aucune possibilité de comparaison d’un traitement en chimo avec ou sans jeûne, parce que j'ai toujours jeûné. Je ne veux pas imaginer ce que cela aurait été sans la cure de jeûne. 

Les séquelles après un tel traitement m’ont suffit largement, qui d’ailleurs ont duré quelques jours.

Avec une préparation au jeûne au rythme de 1 jeûne toutes les deux semaines, j'ai remarqué qu’il était plus juste pour moi de jeûner au maximum 2 jours avant la chimio. Parfois, je n'avais plus envie de jeûner et j’avais de plus en plus faim, pas une faim réelle, mais un désir soutenu par le mental. Finalement j'ai tenu bon et je suis fière de moi.

 

Le profit :

Comme déjà décrit ci-dessus, les effets secondaires ont probablement été mieux tolérés immédiatement après la chimio en raison du jeûne.

Je m'étais préparée à une perte de cheveux en choisissant des perruques et j'avais acheté plusieurs turbans. Finalement je n'en ai pas eu besoin.

J'ai perdu 2 de mes ongles d'orteils. Mes ongles des mains et d'orteils  sont actuellement très sensibles et fragiles, ce qui est très courant en chimiothérapie et je dirais que grâce à la cure de jeûne, j'ai gardé la plupart de mes ongles. 

Beaucoup de gens ont des constipations très penibles pendant un tel traitement, j'en ai eu aussi, mais avec modération.

 

Ma dernière et huitième cure de jeûne pour cette année était en novembre 2019. J'ai jeûné 10 jours complets. Cette fois, je n'ai pas fait de lavement, car je n’étais pas motivée du tout et je ne voulais pas me forcer. Je craignais avoir faim. Finalement j’ai fait l’expérience de ne jamais avoir eu faim. Je cuisinais tous les jours pour mon mari et lui tenais compagnie pendant son repas. Je suis même allée au restaurant avec mes collègues de travail et cela ne me dérangeait pas de rester assis là avec une tasse de thé pendant que ils mangaient. Je ne ressentais absolument pas de faim.

J’ai fait régulièrement des promenades dans la nature et pendant ce jeûne j'ai aussi fait de l’activité physique – du renforcement musculaire - avec un professeur en activité physique adaptée (APA) et cela me faisait beaucoup de bien.

 

Le résultat :

Je n'ai jamais eu mal à la tête. 

J'avais parfois une sensation de fatigue dans les muscles, notamment les premiers jours, mais ensuite l'énergie et la force revenaient. 

Le premier jeûne qui a duré 20 jours et le dernier jeûne qui a duré 10 jours, plus je jeûnais  et plus je sentais la force grandir en moi et progressivement l’endurance dans mon travail du quotidien revenait.

Je me suis sentie très à l'aise dans mon corps. Ce bien-être dans mon corps, je le sentais aussi intensément que pendant les jeûnes et lorsque je faisais une cure d’aliments crus.

Au moment du dernier jeûne, j’étais affaiblie par une inflammation sévère et une intoxication sanguine. Pendant le jeûne j'ai repris progressivement des forces et j’ai retrouvé la capacité d’assumer mes tâches quotidiennes.

 

En ce qui concerne le cancer, après si peu de temps, il n'y a plus rien à voir sur le PET scan au grand étonnement des médecins oncologues.